1791

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1790

Les fichiers midi ne sont là que pour vous donner une idée de la musique,
j'ai fait ce que j'ai pu pour ne pas trop "massacrer" les airs.
1792

Dialogue plaisant -
(air "L'Enfant prodigue").

Le grand projet -
(parole : François Marchant -
air "Quand la mer Rouge apparut").

LE PERE
Qui t'amène en ma maison,
Fils indigne de mon nom ?
N'as-tu pas trahi ton père,
Tes parents et nos amis ?
Fuis, évite ma colère,
De chez moi je te bannis.

L'ABBE
Je suis membre du clergé,
Et j'étais bien partagé.
Pour le salut de la France
Il fallait rendre mes biens ;
Pouvais-je mettre en balance
Vos intérêts et les miens ?

LE PERE
O sais-tu bien, scélérat,
Renier le tiers état ?
Ne t'ai-je pas donné l'être ?
Si tu savais mon métier,
Au lieu d'être mauvais prêtre,
Tu serais bon savetier.


Le fils ingrat -Jean-Baptiste Greuze - 1777.

L'ABBE
A vous uni par le sang,
Mais désuni par le rang,
Sachant qu'au nouveau régime
Je perdrais mes revenus,
Pouvait-on me faire un crime
De protéger les abus ?

LE PERE
Aristocrate insolent,
Non, tu n'es plus mon enfant ;
Pour conserver ta richesse
Tu ruinerais ton pays :
Va consumer ta mollesse
Chez les filles de Paris.

L'ABBE
Apaisez votre courroux ;
Souffrez qu'un fils à genoux
Réclame votre clémence,
Ayez pitié de mon sort ;
Si je cède à l'évidence
C'est que je suis le moins fort.

Un soir, disait Condorcet
A plus d'un confrère
J'ai dans la tête un projet
Qui pourra vous plaire
Il nous faut, mes chers Amis
Etablir en ce pays
Une ré, ré, ré,
Une pu, pu, pu,
Une ré,
Une pu,
Une république
Bien démocratique


Marquis de Condorcet (1743 - 1794).

On porte aux cieux un héros
Tant qu'il est utile
On jouit de ses travaux,
Ensuite on l'exile
Cela n'est pas trop décent,
Mais c'est l'usage pourtant
D'une ré, ré, ré,
D'une pu, pu, pu,
D'une ré,
D'une pu,
D'une république
Bien démocratique.

Sans craindre d'un importun
Les discours infâmes,
Nous mettrons tout en commun
Jusques à nos femmes.
Si nous agissons ainsi,
C'est pour mieux saisir l'esprit
D'une ré, ré, ré,
D'une pu, pu, pu,
D'une ré,
D'une pu,
D'une république
Bien démocratique.

Projet de décret trouvé dans les papiers de Mirabeau-Tonneau -
( air "Vive le vin, vive l'amour").

Chanson contre le ci-devant roi
et sur les trahisons de l'exécrable bouillé... -

(air "Catiau dans son galetas").

Chers confrères, j'ai des projets
Qui doivent passer en décrets,
Pour les intérêts de la France
Vos grands travaux, votre prudence
Des nobles préparent le bien
Mais, hélas ne direz-vous rien
Sur le régime de la panse ? (bis)

Docile au plus doux des penchans,
Je me suis occupé longtems
D'un nouveau plan de subsistance
Car je sais par expérience,
Que l'estomac, plus d'une fois
Accusa la rigueur des loix
Prescrites par tempérance. (bis)


Mirabeau-Tonneau.

Quand l'estomac est bien lesté,
L'esprit est beaucoup mieux monté,
Et dans les affaires majeures
Ses opinions sont les meilleures.
Pour l'intérêt de nos débats,
Décrétons au moins six repas,
Ou du jour retranchons des heures. (bis)

Si du Sénat, représentant,
Jamais je deviens président
Je veux, pour tribune, une treille
Défense de prêter l'oreille
Aux démocrates buveurs d'eau
J'aurai pour fauteuil un tonneau,
Et pour sonnette une bouteille. (bis)

Français, voici le moment
De montrer notre courage,
Louis fausse son serment.
Pour nous préserver de l'orage
Restons toujours bien unis
Et nous vaincrons nos ennemis. (bis)

Louis étoit notre ami
Nous le nommions notre père
Sans rien dire, il est parti
Hélas qu'espéroit-il donc faire ?
C'est l'exécrable Bouillé
Qui dans la France a tout troublé. (bis)

Dans l'affaire de Nanci
Il eut en vain des louanges,
Croyant avoir réussi,
Du vrai, du faux fit des mélanges
Sous le nom de citoyen
Ses faits montrent qu'il ne vaut rien. (bis)

Il voudroit par ses écrits
Faire aux Français des menaces
On les voit avec mépris
Les Français lui font des grimaces
Sa clique ne nous fait pas peur
Qu'il vienne, s'il a du coeur. (bis)


Marquis de Bouillé (1739 - 1800).

Sa clique ne nous fait pas peur
Ce traitre est donc bien subtil
Pour vaincre la capitale
Sachant la route, dit-il
Mais la force nationale
Se mocque de ses discours. (bis)

Qu'il craigne plutôt pour ses jours
Bouillé se croit-il César ?
Seroit-il un Olopherne ?
Non, ce n'est qu'un babillard
Un réchappé de la lanterne
On a mis sa tête à prix. (bis)

Qu'il vienne, qu'il vienne à Paris
Vivre libre c'est la loi
De tout le peuple de France
Mais soutenir un faux roi,
Tout bon Français autrement pense
Nous connoissons les vertus
Du vice nous n'en voulons plus.