1790

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1789

Les fichiers midi ne sont là que pour vous donner une idée de la musique,
j'ai fait ce que j'ai pu pour ne pas trop "massacrer" les airs.
1791

Récit des travaux faits au Champ-de-Mars -
(air : "Soldats français, chantez Roland").

Ah ! ça ira -
(air : "le Carillon national" de Bécourt).

Allons, Français, au Champ-de-Mars
Pour la fête fédérative,
Bravons les travaux, les hasards,
Voilà que le grand jour arrive.
Bons citoyens, accourez tous :
Il faut creuser, il faut abattre.
Autour de ce champ, formez-vous
En magnifique amphithéâtre,
Et de tous états, de tous rangs,
Pour remplacer le mercenaire,
Je vois trois cent mille habitants :
La réussite est leur salaire. (bis)

Le Duc avec le portefaix,
La charbonnière et la Marquise
Concourent ensemble au succès
De cette superbe entreprise.
Nos petits maîtres élégants
Et vous aussi, femmes charmantes,
Avec petits pierrots galants,
Vos chapeaux, vos plumes flottantes,
On vous voit bêcher, piocher,
Traîner camions et brouettes.
Ce travail peut vous attacher
Au point d'oublier vos toilettes ! (bis)

Les abbés auprès des soldats,
Et les moines, avec les filles,
Semblent, se tenant par le bras,
Réunir toutes les familles.
La marche est au son du tambour ;
Pluie ou vent n'y font point d'obstacle :
Non, jamais la ville et la cour
N'offrit un si charmant spectacle.
Dans les éclats de leur gaieté
Ils vont, chantant la chansonnette,
La liberté, l'égalité,
Nos députés, et La Fayette ! (bis)


La journée des brouettes

L'aristocrate frémira,
Qu'il vienne nous troubler, s'il ose !
A ses dépens, il apprendra
Qu'un peuple libre est quelque chose.
Quand il entendra le serment
De tout un peuple et du monarque,
Sur son front pâle, en ce moment
De l'effroi, ou verra la marque.
Pourquoi trembler ?
Ah ! calme-toi,
Viens servir avec assurance
La Nation, la Loi, le Roi,
Ou bien, abandonne la France. (bis)

Patrie, élevons ton autel
Sur les pierres de la Bastille
Comme un monument éternel
Où le bonheur des Français brille.
Venez de tous les lieux divers
Que renferme ce grand empire,
Donner aux yeux de l'Univers
L'exemple à tout ce qui respire !
Que par la paix, et l'union,
Tout étranger soit notre frère,
Et que la Fédération
S'étende par toute la terre. (bis)

Chanté à la fête de la Fédération, juillet 1790.

Ah ! ça ira (ter)
Le peuple en ce jour sans cesse répète
Ah ! ça ira (ter)
Malgré les mutins tout réussira.

Nos ennemis confus restent là,
Et nous allons chanter Aleluia
Ah ! ça ira (ter)
Quand Boileau jadis du clergé parla,
Comme un prophète il a prédit cela ;
En chantant ma chansonnette,
Avec plaisir on dira :
Ah ! ça ira (ter)
Malgré les mutins tout réussira.

Ah ! ça ira (ter)
Suivant la maxime de l'Evangile,
Ah ! ça ira (ter)
Du législateur tout s'accomplira.

Celui qui s'élève, on l'abaissera.
Celui qui s'abaisse, on l'élèvera.
Ah ! ça ira (ter)
Le vrai catéchisme nous instruira
Et l'affreux fanatisme s'éteindra
Pour être à la loi docile
Tout Français s'exercera,
Ah ! ça ira (ter)
Malgré les mutins tout réussira.

Ah ! ça ira (ter)
Pierrot et Margot chantent à la guinguette,
Ah ça ira (ter)
Réjouissons-nous, le bon temps viendra.

Le peuple français jadis "à quia"
L'aristocratie dit Mea culpa.
Ah ça ira (ter)
Le clergé regrette le bien qu'il a,
Par justice la nation l'aura,
Par le prudent La Fayette
Tout trouble s'apaisera,
Malgré les mutins tout réussira.

Ah ! ça ira (ter)
Par les flambeaux de l'auguste assemblée,
Ah ! ça ira (ter)
Le peuple armé toujours se gardera.
Le vrai d'avec le faux l'on connaîtra
Le citoyen pour le bien soutiendra,
Ah ! ça ira (ter)
Quand l'aristocrate protestera,
Le bon citoyen, au nez lui rira,
Sans avoir l'âme troublée
Toujours le plus fort sera,
Ah ! ça ira (ter)
Malgré les mutins tout réussira.

Ah ! ça ira (ter)
Petits comme grands sont soldats dans l'âme,
Ah ! ça ira (ter)
Pendant la guerre aucun ne trahira.

Avec coeur tout bon Français combattra,
S'il voit du louche, hardiment parlera.
Ah ! ça ira (ter)
La Fayette dit "Vienne qui voudra".
Le patriotisme leur répondra
Sans craindre ni feu ni flamme,
Le Français toujours vaincra,
Ah ! ça ira (ter)
Malgré les mutins tout réussira.

Le refrain a été changé ainsi :
Ah ! ça ira (ter)
Les aristocrates à la lanterne ;
Ah ! ça ira (ter)
Les aristocrates on les pendra ;
Et quand on les aura tous pendus,
On leur fich'ra la pelle au c…

Serment de la Confédération -
(air : "Ce mouchoir, belle Raimonde").

Voilà le mot : j'm'en f... -
(air : "Tiens, voilà ma pipe, aussi mon briquet").

14 juillet 1790, par les Fédérés de Senlis.

Citoyen que rien n'arrète
Dans le cours de vos exploits
Quand votre bonheur s'apprète,
Prétez l'oreille à ma voix :
Rempli d'une nobl'audace,
Fier de ma témérité
Dédaignant faveurs et place,
Je chante la Liberté

En vain l'aristocratie
De ses venins malfaisants
Voudroit perdre la patrie,
Ses efforts sont impuissants
Amis, citoyens, nos frères,
Vengeurs de la liberté,
Puissions-nous purger la terre
De ce monstre détesté.

AU ROI.
Roi chéri que je révère,
Digne objet de notre amour,
Permet qu'un peuple de frères
T'offrent leurs voeux tour à tour
De cette union parfaite
Nait la douce égalité,
Et chacun de nous répète
Vivons pour la liberté.


Fête de la Fédération - détail.

A NOS DÉPUTÉS.
A vous, dieux de la patrie
Bienfaisants législateurs,
De la loi presque flétrie
Puissants régénérateurs
Par votre zèle intrépide
L'homme a recouvré ses droits,
Et la vertu qui vous guide
Fait l'honneur du nom françois.

SERMENT CIVIQUE.
Jurons tous d'être fidèles
Aux loix, à la nation,
Au roi qui règne par elles,
A la constitution
Qu'enfin notre espoir se fonde,
Et que notre liberté,
Donnant un exemple au monde,
Passe à la postérité.

Fier aristocrate,
Si tu veux jaser,
Sur ta mine plate
Je peux souffleter
J'avons du courage
Et la Liberté.
F(outre), deviens sage,
Mets bas la fierté !

De la tyrannie
Tu vantes l'équité
Tu mets ton génie
A louer la cruauté
Oui, nom d'un tonnerre.
B(ougre) de mutin,
Tu mordras la poussière
Ou j'perdrai mon latin.

Du père Duchêne
Redoute le bras.
Morbleu dans sa haine
C'est un fier-à-bras !
Tiens, si tu t'opposes
A notre bonheur,
C'est bien autre chose
Jean-Bart te fout malheur.


Le "Père Duchêne".

Je n'vois dans ta ligue
Que de noirs complots.
Dans la seule intrigue
Brillent tes suppôts
Change de conduite,
Sacré chérubin
Ou sauve-toi bien vite
Avec ta catin.

C'est dans la concorde
Qu'un bon citoyen
Dissipe la horde
Du chien de vaurien
Une contre-ligue
De l'homme de bien
Dévoile l'intrigue
Et la réduit à rien.

Depuis qu'à c'te fête
J'ons fait le serment,
J'avons dans la tête
Du feu bougrement.
J'portons la patrie
Au fond de not' coeur.
Foutre de la vie
Quand elle est sans honneur.

Ah ! ça ira (parodie) -
(air : "le Carillon national" de Bécourt).

Parodie du Ah! ça ira! qui évoque le temps maussade qui présida à la fete de la Fédération.

Ah! ça ira, ça ira, ça ira
En dépit d'z'aristocrat' et d'la pluie :
Ah! ça ira, ça ira, ça ira,
Nous nous mouillerons, mais ça finira :
Ah! ça tiendra, ça tiendra, ça tiendra,
On va trop bien l'nouer pour que ça s'délie :
Ah! ça tiendra, ça tiendra, ça tiendra,
Et dans deux mille ans on s'en souviendra.


Fête de la Fédération - détail.
L'artiste n'a pas oublié de représenter
les nombreux parapluies sortis pour cause de mauvais temps.

Comme on r'viendra, on r'viendra, on r'viendra
Couvrir d'son serment l'autel de la patrie !
Comme on r'viendra, on r'viendra, on r'viendra
Au diable donner quiconque l'enfreindra.
Ah! ça ira, ça ira, ça ira
En dépit d'z'aristocrat' et de la pluie.
Ah! ça ira, ça ira, ça ira,
Nous nous mouillons, mais ça finira