1791

Retour

2 janvier
Animée par Maillard et Santerre, la Société des vainqueurs de la Bastille devient la Société fraternelle de la section de Montreuil, sous le nom des "Ennemis du despotisme".

13 janvier
L'Assemblée instaure une taxe mobilière. Impôt proportionnel au loyer ou à la valeur locative de l'habitation dont chaque municipalité devra vérifier la bonne foi des estimations.

16 janvier

La gendarmerie nationale est créée par décret de l'Assemblée. Remplaçant la maréchaussée, elle sera composé 7 450 hommes âgés de plus de 25 ans et ayant effectué "au moins un engagement sans reproche dans les troupes de ligne". Outre le maintien de l'ordre, elle devra effectuer la police des armées et aura pour devise "Valeur et Discipline".

Uniforme de gendarme


20 janvier
Suite à la nouvelle réforme judiciaire, un tribunal criminel est instauré dans chaque département.

27 janvier
Un tribunal de commerce remplace la vieille juridiction consulaire.

11 février
L'Assemblée décide que les soldats n'auront plus à payer pour leur pain, les retenues sur solde pour fourniture du "pain de munition" engendrant trop d'abus. De plus, sa composition est fixée à 3/4 de froment pour 1/4 de seigle.

19 février
Les tantes de Louis XVI, Madame Adélaïde et Madame Victoire, quittent leur château de Bellevue. Prétextant vouloir faire leur pâques à Rome, elles seront arrêtées à plusieurs reprises durant leur trajet et ne parviendront à Rome que le 17 avril.
La suppression des droits d'octroi et d'entrée sera effective à compter du 1er mai.

22 février
Suite à la rumeur qui annonçait le départ de Monsieur, frère du roi, une foule essentiellement féminine envahit le palais du Luxembourg. Assurant de son attachement à la constitution et de son refus de quitter le roi, il est obligé de réitérer sa promesse aux Tuileries.

27 février
A Jalès, en Ardèche, la garde nationale détruit le camp formé en août 1790 par plus de 20 000 hommes hostiles à la révolution.

28 février
Les chevaliers du poignard envahissent les Tuileries Des gardes nationaux, menés par Santerre, se portent en masse vers le donjon de Vincennes afin de détruire cette forteresse, symbole de l'arbitraire royal. Prévenu, La Fayette réuni plusieurs bataillons et se rue à Vincennes, n'hésitant pas à charger les émeutiers dont plusieurs d'entre eux sont arrêtés. A son retour à Paris, il trouve les portes de la ville fermées et est obligé de menacer du canon pour entrer dans la capitale, essuyant aussitôt une fusillade nourrie. Alors qu'il était encore à Vincennes, plusieurs centaines de gentilshommes en armes avaient investi les Tuileries, avec l'intention d'enlever le roi. Acteurs d'une conspiration montée par les ducs de Villequier et de Duras, les "chevaliers du poignard", ils avaient enivré la garde, et s'étaient introduits dans les appartements de Louis XVI par des entrées secrètes. La Fayette arrive juste à temps pour empêcher que cette opération ne se transforme en tuerie.

2 mars
Sur la proposition de Pierre-Gilbert Leroy d'Allarde, l'Assemblée décide de supprimer les droits d'aides des maîtrises et jurandes, et institue les patentes. Dorénavant les patrons ne seront plus obligé de suivre les statuts complexes qui régissaient chaque métier, et seront libres de fixer leurs prix, mais aussi les salaires.

16 mars
Emeutes de la faim à Douai. La foule, voulant empêcher l'exportation des grains, pend un marchand de blé. La municipalité se refuse à décréter la loi martiale.

18 mars
L'Assemblée décide le maintien du système de l'exclusif qui oblige les colonies à ne commercer qu'avec la métropole.

19 mars
L'unité de base dans le système de mesure sera le mètre, équivalent de la dix-millionième partie du quart du méridien terrestre ; celle du système de poids sera le gramme, poids d'un centimètre cube d'eau distillée, à la température de 4°.

20 mars
Suppression de la Ferme générale (voir lexique). Pour liquider cette puissance financière et vérifier ses comptes, l'Assemblée nomme une commission et désigne six fermiers généraux pour cette tâche.
Décret supprimant les milices provinciales qui faisaient double emploi avec la garde nationale.

22 mars
Par décret, les reines ne seront plus régentes pendant la minorité de leur fils, si le roi vient à mourir.

25 mars
L'Assemblée arrête la composition et le volume des effectifs de l'armée (150 000 hommes et 100 000 volontaires pris dans la garde nationale).

28 mars
La municipalité de Paris ordonne la fermeture du club des Amis de la Constitution monarchique, dirigé par Clermont-Tonnerre et Malouet.

29 mars
Réglementation par décret de la propriété de l'invention scientifique et technique, protégée dorénavant par le dépôt d'un brevet.

2 avril
A 8 h 30 du matin, Mirabeau meurt. Un deuil public de 8 jours est décrété.

7 avril
A l'initiative de Robespierre, un décret est voté interdisant à un Constituant d'être ministre dans les 4 ans suivant la fin de son présent mandat de député.

13 avril
Dans une adresse "au roi, aux évêques, aux prêtres et au peuple de France", Pie VI condamne la Constitution civile du clergé. Tout prêtre "jureur" qui ne se sera pas rétracté dans les 40 jours sera suspendu, les élections paroissiales et épiscopales sont déclarées nulles, les consécrations de prêtres et d'évêques sont sacrilèges et les évêques qui y ont procédé sont rayés de l'ordre épiscopal. Interdit en France par les autorités, ce bref est diffusé clandestinement par les réfractaires et leurs fidèles.

18 avril
Bien qu'ayant obtenu l'accord de l'Assemblée, Louis XVI est empêché de gagner Saint-Cloud par la garde nationale et la foule. Il voulait y faire ses pâques avec des prêtres réfractaires.

19 avril
Le roi proteste auprès de l'Assemblée contre les entraves mises à ses déplacements, et assure celle-ci de son attachement à la révolution et de sa fierté de porter le titre de roi constitutionnel.

22 avril
Réclamant la hausse du prix de leur journée de travail, les ouvriers charpentiers font grève.

24 avril
Le roi est contraint à faire ses pâques avec l'abbé Corpet, prêtre jureur de Saint-Germain-l'Auxerrois.

28 avril
L'Assemblée restreint aux seuls citoyens actifs le service dans la garde nationale. Robespierre, opposé à cette mesure, rappelle que le décret est contraire à l'égalité des droits des citoyens, et craint que la composition essentiellement bourgeoise de la garde nationale la rende imperméable aux idées des clubs les plus actifs.

1er mai
Fête aux barrières L'application de la levée de l'octroi déclenche des scènes de liesse populaire aux barrières de Paris. A minuit, un coup de canon annonce la libre entrée des denrées dans la ville, et aussitôt la foule se rue en chantant, en dansant, en riant. Des femmes sont montées sur des ânes avec des bonbonnes et des hommes portent de petits tonneaux sur leur dos.

4 mai
Suite aux mouvements de grève du 22 avril, la municipalité de Paris interdit toutes les réunions d'ouvriers.

9 mai
Débat à l'Assemblée sur la proposition de Le Chapelier d'interdire aux collectivités et aux citoyens passifs le droit de pétition. Robespierre s'y oppose en soulignant le caractère imprescriptible de ce droit.

15 mai
Vent sud-ouest. Il a fait très beau. A l'Assemblée a lieu un débat sur le statut des habitants des colonies. Se faisant le défenseur des esclavagistes et des gros propriétaires, Barnave évite que la question de l'abolition soit évoquée. Raymond Aubert écrit dans son journal : "Grand Décret pour les Nègres libres. Tous les Nègres qui sont nés de pères et mères libres, mariés, seront citoyens actifs et admis dans toutes les Assemblées coloniales et paroissiales et seront admis à toutes les places civiles et militaires, tout comme les blancs. Mais les Nègres Esclaves resteront comme ils sont jusqu'à ce qu'on les rende libres, ce qui n'arrivera pas souvent." (merci Chris).

16 mai
Convaincus par Robespierre, les Constituants votent un décret qui leur interdit d'être réélus à la prochaine législative.

17 mai
Expulsé du couvent des Cordeliers, le club du même nom s'installe à l'hôtel de Genlis, rue Dauphine.

22 mai
Malgré l'opposition de Robespierre, Pétion, Grégoire et Dubois-Crancé, l'Assemblée décide d'interdire les pétitions collectives aux sections et aux sociétés populaires, tout en l'autorisant à titre individuel.

26 mai
Le Louvre, sur décision de l'Assemblée, abritera désormais "tous les objets de science et d'art".
En contrepartie d'une "liste civile" de 25 millions de Francs par an et du droit de loger aux Tuileries, le roi abandonne tous les biens de la Couronne à la nation, qui constitueront, avec les ceux confisqués au clergé, une collection publique qui pourra être vue de tous.

30 mai
Débat sur le code pénal présenté par Le Peletier de Saint-Fargeau. Robespierre demande l'abolition de la peine de mort, dénonçant cette "routine barbare" et faisant remarquer que cette pratique ne répond pas à une nécessité puisque certains peuples y ont déjà mis fin.

1er juin
L'Assemblée décrète l'abolition de toute espèce de torture.

5 juin
Par décret, le roi n'a plus de droit de grâce.

13 juin
Les officiers sont désormais tenus de signer une déclaration d'obéissance et de fidélité à la Constitution.

14 juin
La loi Le Chapelier abolit les corporations et les associations d'ouvriers. La grève est déclarée illégale.

18 juin
Marat, dans "l'Ami du peuple" dénonce la loi Le Chapelier, arguant que "nous sommes à Paris 20 000 ouvriers qui ne nous laisserons pas endormir par la bourgeoisie !".

19 juin
L'Assemblée ordonne la fermeture des ateliers de secours, dont l'entretien est trop coûteux. Ces ateliers, créés par la Constituante, emploient 28 000 sans-ressources à des travaux de terrassement dans Paris, pour 15 sous / jour (un ouvrier en gagne 36).

20 juin

Louis XVI déguisé en valet (gravure datée du 21 juin 1791) Fuite du Roi à Varennes.
Outré qu'on l'empêche de pratiquer librement sa religion et qu'on restreigne ses déplacements, le roi, poussé par la reine, s'est décidé à fuir. Bouillé a étudié le plan de la fuite, insistant pour que la famille royale gagne la place forte de Montmédy, proche de la frontière, où des renforts extérieurs peuvent parvenir facilement et, si les choses tournent mal, permettant au roi de se réfugier à l'étranger.
Or, depuis le 18 avril, journalistes et pamphlétaires ne cessant d'évoquer des préparatifs secrets d'évasion, la garde des Tuileries a été renforcée et toutes les portes des appartements royaux surveillées, des gardes nationaux allant jusqu'à dormir dans les couloirs. La Fayette, le soir du 20 juin, a même, comme il le fait souvent, personnellement effectué une tournée d'inspection. Passeport de la famille royale - Cliquez sur l'image pour l'agrandirMais des passages secrets ont été aménagés entre les appartements, dissimulés derrière des armoires à double entrée, et un homme, de la même corpulence que le roi, a circulé dans les couloirs pour endormir les soupçons. Le plan est simple : Les fuyards auront un passeport, signé par La Fayette, établi au nom de la baronne de Korff (Mme de Tourzel, gouvernante des enfants du roi). Le roi se fera passer pour son valet. Accompagnée de 3 gardes du corps, la famille royale devra, avant 1 h du matin, rejoindre une voiture stationnée dans le Fg Saint Martin. A Claye, sur la route de Metz, l'attendra un cabriolet avec deux femmes de chambre de la reine. Afin de ne pas éveiller les soupçons, aucune escorte n'est prévue avant le relais de poste de Pont-sur-Somme-Vesle où un détachement de cavalerie rejoindra le roi vers 15 h. Puis, à chaque relais, de nouveaux détachements se joindront à eux, jusqu'à la place forte de Montmédy, commandée par le marquis de Bouillé.
La réalité sera tout autre. Ainsi, le roi, ne suivant pas les conseils de Bouillé qui préconisait l'utilisation de deux voitures légères, préfère voyager dans une lourde et lente berline. De plus, les gardes du corps ont revêtu la livrée des Condé, fort bien connue et honnie du peuple. Enfin, le passeport mentionne 5 personnes alors qu'ils sont 6.
La première partie du plan se déroule parfaitement...

A 23 h 30, selon l'étiquette de la cour, le couple royal se couche ; le valet de chambre du roi s'assoupit dans l'antichambre. -
Vers minuit : le roi, habillé en valet, installe la reine, vêtue simplement, dans une voiture de louage qui s'élance vers la porte Saint Martin. Le dauphin, la fille du roi, Mme de Tourzel et Mme Elisabeth les accompagnent. -
Vers 0 h 30, la voiture franchi la porte Saint Martin ; les commis à la barrière fêtent une noce et ne lui prêtent pas attention ;
- à quelques distance de là, une berline attend les fuyards et s'élance vers la route de Metz avec près d'une heure de retard.
-
Vers 4 h, ils rejoignent le cabriolet des femmes de chambres à Claye. -
Vers 6 h, les deux voitures traversent Meaux. -
Insouciant, le roi n'hésite pas à parler aux passants, bien que le retard s'agrandit du fait des changements de chevaux plus lents avec une berline. Vers 7 h, aux Tuileries, le valet de chambre Lemoine découvre le lit du roi vide. L'alerte est donnée et l'on se rend compte rapidement que la famille royale a disparu.
La Fayette, prévu au saut du lit, ordonne l'envoi de courriers sur les routes du Nord et de l'Est, à la recherche du roi "enlevé".
Vers 16 h, ils traversent Châlons. Vers 9 h, craignant une émeute, l'Assemblée se réunit d'urgence. Déjà, des ouvriers travaillant sur les quais crient à la trahison.
La Fayette, se rendant à l'Hôtel de Ville pour régler avec Bailly les questions de maintien de l'ordre, est conspué par la foule. Un début de panique gagne Paris.
L'Assemblée adopte officiellement la thèse de l'enlèvement.
Des émissaires sont envoyés vers les 83 chefs-lieux de département.
En fin de matinée, le ministre Duport-Dutertre vient annoncer à l'Assemblée que le roi a laissé une lettre, dans laquelle il déclare "reprendre sa liberté" et revenir sur toutes les concessions faites depuis mai 1789.
Vers 16 h, l'Assemblée suspend sa séance, persuadée que le roi est déjà à l'étranger.
Vers 18 h, avec 3 heures de retard, ils parviennent enfin à Somme-Vesle. Mais le duc de Choiseul et ses cavaliers ne sont pas au rendez-vous. En bute à l'hostilité des paysans des alentours, la troupe a préféré se retirer, et le duc, pensant que l'affaire a été annulée, a informé les autres chefs de détachement qui ont mis leurs soldats au repos.
Les voitures atteignent Sainte-Menehould vers 19 h 30. Les chevaux sont changés au relais de poste, tenu par un certain Drouet. Un chef de détachement parvient à s'approcher du roi et à lui enjoindre de partir au plus vite, Drouet semblant s'être aperçu de quelque chose d'anormal.
-
- Vers 21 h, les doutes de Drouet deviennent des certitudes lorsque les courriers de Paris arrivent à Sainte-Menehould ; avec un compagnon, il s'élance à la poursuite des fuyards.
Vers 21 h 30, les fugitifs parviennent à Clermont et poursuivent en direction de Varennes. Montmédy n'est plus qu'à une cinquantaine de km. -
Vers 22 h 30, parvenues à Varennes, les voitures font halte à l'entrée du village. Les gardes du corps ne trouvant pas les chevaux de rechange qui auraient dû être préparés par le marquis de Bouillé, le roi se résout à gagner l'auberge du Grand Monarque, où il espère changer d'attelage. -
Vers 23 h, Drouet et son compagnon arrivent à Varennes. Ils se précipitent chez le procureur-syndic de la commune et font barrer le pont sur l'Aire, seule issue vers le nord. Entre temps la berline et le cabriolet se sont remit en route, mais, parvenus sous une arcade qui enjambe la rue principale, ils sont arrêtés par les gardes nationaux que le tocsin a mobilisé. Le procureur, un épicier du nom de Sauce, vérifie leurs papiers et les obligent à se rendre dans sa boutique.
Des patriotes pénètrent chez l'épicier Sauce Vers minuit, le roi est formellement reconnu par le juge Destez, qui l'avait déjà vu à Versailles. Bien que les troupes de Bouillé pactisent avec les habitants, le roi peut encore compter sur Choiseul qui arrivent à la tête de ses cavaliers. Mais Louis XVI se refuse à utiliser la force, craignant que la famille royale soit blessée dans l'affrontement. Il tente d'amadouer ses gardes, protestant de ses bonnes intentions mais ceux-ci n'ont plus confiance.
Vers 6 h, prévenus par un messager envoyé la veille, les émissaires de l'Assemblée nationale arrivent à Varennes.
Vers 8 h, la famille royale quitte Varennes pour Paris, escortée par de nombreux paysans armés de fusils, de faux et de serpes.

25 juin
Le retour de la famille royale après la fuite à Varennes Le roi arrive à Paris. Soucieuse d'éviter les incidents, l'Assemblée ordonne que le convoi emprunt les boulevards extérieurs. Passant par Bondy, puis Pantin, la berline avance lentement, au milieu d'une foule de plus en plus dense ; les toits des maisons sont couverts d'hommes, de femmes et d'enfants. Un instant, des femmes insultent le roi et la reine, mais c'est dans un silence impressionnant que la voiture traverse Paris. Une affiche sur les murs prévient d'ailleurs que "celui qui applaudira le roi sera bâtonné, celui qui l'insultera sera pendu". Lorsque le roi gravit les premières marches des Tuileries, il ne s'aperçoit pas que quelque uns, déjà, s'élancent pour le frapper.
L'Assemblée démet momentanément le roi de ses fonctions.
Les clubs de Paris déposent à l'Assemblée une pétition, signée depuis 2 jours par plus de 30 000 personnes, demandant l'instauration d'une république.
Vers 21 h, les députés Tronchet, Dandré et Duport se rendent chez le roi qui refuse tout interrogatoire mais se déclare heureux de se retrouver auprès du peuple de Paris et réitère son attachement à la Constitution, contrairement à la lettre manuscrite qu'il avait laissé lors de son départ. Les questions des députés seront posées de telle façon que le roi peut se disculpé avant même d'être accusé. Quant à la reine, elle prétextera se trouver dans son bain pour ne pas les recevoir.

26 juin
Bouillé, dans une lettre menaçante à l'Assemblée, se déclare responsable de la fuite du roi.

26 juin
Le duc d'Orléans, n'écoutant pas les conseils de Danton et Laclos, renonce à la régence.

28 juin
Une délégation des ouvriers des ateliers de secours se rend à l'Assemblée pour protester contre la fermeture des ateliers de charité.

29 juin
290 députés royalistes, outrés par la décision de l'Assemblée de suspendre le roi de ses fonctions, déclarent ne plus participer aux délibérations, mais continuer de siéger dans l'intérêt de la monarchie.
Parti le 20 juin de Paris, Monsieur s'installe à Bruxelles ; le comte d'Artois le rejoint.

30 juin
Après ceux de la marine, les drapeaux et étendards de l'armée de terre seront eux aussi tricolores.

2 juillet
A l'Assemblée, est lue la liste des gouverneurs que les députés se proposent de donner au dauphin.

9 juillet
Par décret, l'Assemblée donne un mois aux émigrés pour revenir en France. Ceux qui ne respecteront pas ce délai seront privés de leurs droits civiques, et verront leurs biens imposés. S'ils ne sont toujours pas rentrés en octobre, l'imposition sera triplée.
Au Cercle social, Condorcet prononce un discours sur la nécessité d'instituer un régime républicain.

11 juillet
Translation des cendres de Voltaire au Panthéon Translation des cendres de Voltaire au Panthéon. Le cortège, parti de la place de la Bastille à 14 h, n'atteint le Panthéon qu'à 22 h. Placé sur un char tiré par 12 chevaux gris, le cercueil est escorté par de nombreuses délégations (garde nationale, forts de la Halle, Société des Jacobins, électeur de 1789, sections, ouvriers ayant été employés à la démolition de la Bastille, académiciens portant un coffre qui renferme les 70 volumes de l'oeuvre du philosophe...). Les députés ferment la marchent, tandis qu'une foule nombreuse se masse tout au long du parcours.

13 juillet
Ouverture à l'Assemblée du débat sur la fuite du roi. Robespierre demande la consultation du peuple sur la question de l'inviolabilité de la personne royale.

14 juillet
La seconde fête de la Fédération est célébrée au Champ-de-Mars.

15 juillet
L'Assemblée décrète l'inviolabilité de la personne royale et défère par contumace Bouillé devant la Haute Cour pour tentative d'enlèvement du roi. Ainsi, le roi évite d'être jugé et l'institution monarchique est sauvegardée. "Tout le monde doit sentir que l'intérêt commun est que la révolution s'arrête" s'écrie Barnave.
Les Cordeliers, pétitionnent pour obtenir l'abdication et le jugement du roi. L'assemblée refusant de rendre cette pétition publique puisqu'il est illégal de pétitionner contre un décret. A 22 h, des centaines de personnes se rendent au club des Jacobin afin de demander à la société de se joindre à eux pour aller, le lendemain, au Champ-de-Mars réclamer la déchéance du roi. Brissot, Danton et Laclos rédigent une pétition qui exige le remplacement de Louis XVI "par tous les moyens constitutionnels". Les députés demandent à la municipalité de prendre des mesures de police exceptionnelles afin d'assurer l'ordre public dans Paris.

16 juillet
Sur une proposition de Démeunier, l'Assemblée décide que les pouvoirs du roi seront suspendus jusqu'à ce que la rédaction de la Constitution soit terminée et qu'il l'ait accepté. Le caractère provisoire de cette décision ne peut calmer l'indignation qu'a soulevé la veille le décret sur l'inviolabilité du roi, 3 000 personnes s'étant encore réunies aujourd'hui au Champ-de-Mars pour réclamer la déchéance du roi.
Partagés sur la question royale, la majorité des députés jacobins quittent le club pour fonder le club des Feuillants, les autres se regroupent autour de Robespierre.

17 juillet
Au Champ-de-Mars, invitée à signer les pétitions des Jacobins et des Cordeliers, une foule de parisiens se rassemble sur les marches de l'autel de la Massacre du Champ-de-MarsPatrie, en dépit de la garde nationale appelée par l'Assemblée pour maintenir l'ordre public. Dans les premières heures de la matinée, deux hommes sont découverts dissimulés sous l'autel. La foule, surexcitée, s'en empare aussitôt et, les accusant d'être des provocateurs royalistes, les égorge. A cette nouvelle, les députés demandent à la municipalité d'agir et prennent un décret déclarant les pétitionnaires "criminels de lèse-nation". Robespierre, soucieux de demeurer dans la légalité, envoie Santerre retirer la pétition des Jacobins. Celle des Cordeliers demeure.
Dépêchés sur les lieux par l'Assemblée, La Fayette et ses hommes atteignent l'esplanade lorsqu'un coup de feu est tiré dans leur direction. La Fayette ne donne pas l'ordre de riposter mais les députés, affolés, demandent à Bailly d'intervenir. Celui-ci proclame aussitôt la loi martiale et ordonne l'envoi des troupes en renfort. A leur arrivée, un nouveau coup de feu éclate et, sans sommation, les bataillons chargent la foule prise comme dans une nasse. On compte des dizaines de morts et de blessés.
Décret d'arrestation contre Robespierre.

18 juillet
Suivant la proposition de Regnault de Saint-Jean d'Angély, l'Assemblée décrète que la publication et le colportage des écrits incitant à la désobéissance aux lois seront réprimés.
Les personnes ayant contribué à l'arrestation du roi à Varennes seront récompensées par l'Assemblée (Drouet recevra 30 000 Francs).

20 juillet
L'Assemblée lave de tout soupçon les troupes qui ont tiré sur la foule le 17 juillet, et juge responsables du massacre les pétitionnaires. Ceux-ci seront dorénavant pourchassés.

22 juillet
Les volontaires levés par décret le 11 juin sont portés de 26 000 à 97 000.

24 juillet
Robespierre obtient le rejet des conditions posées par les Feuillants pour revenir aux Jacobins (accès de la société limité aux citoyens actifs...). Il fait décider une refonte des règlements et adopter le principe d'une épuration dirigée par un comité de 12 membres (dont lui-même, Grégoire, Pétion, et Prieur).

5 août
Danton, poursuivi par la justice après le massacre du 17, part en Angleterre.

9 août
Sur une proposition de Rabaut Saint-Etienne, l'Assemblée décrète l'indivisibilité de la France.

10 août
Arrestation de Brune, Momoro et Saint-Felix (Cordeliers) ; Santerre et Legendre se cachent.

27 août
Déclaration de Pillnitz dans laquelle Léopold II d'Autriche et Frédéric-Guillaume II de Prusse y considèrent "la situation où se trouve actuellement Sa Majesté le roi de France comme un objet d'intérêt commun à tous les souverains de l'Europe", et où ils menacent d'employer jusqu'en France "les moyens les plus efficaces" pour affermir "les bases d'un gouvernement monarchique conforme au droit des souverains". Bien que ni l'Espagne, ni la Suède ou bien Naples et le Piémont ne sont prêts à entreprendre une telle action, cette déclaration inquiète les patriotes français.

29 août
Les citoyens actifs sont enfin appelés à élire leurs députés à l'Assemblée législative. Ils seront au nombre de 745, répartis par département en fonction de la population et de la contribution fiscale (24 à Paris, 5 en Lozère). Le mode d'élection est censitaire et indirect, les citoyens actifs désignant les électeurs qui eux-même éliront les représentants de la nation et leurs suppléants.

1er septembre
Sur le conseil de Beaumetz, rapporteur du comité de Constitution, l'Assemblée adopte le principe de soumettre la Constitution à la sanction royale.

2 septembre
L'Assemblée adopte le principe des fêtes nationales pour commémorer le souvenir de la Révolution.

3 septembre
L'Assemblée adopte le texte de la première Constitution du royaume : le roi ne conserve que son droit de veto suspensif de 3 ans sur les décrets de l'Assemblée, le vote censitaire est maintenu, et les députés sont les représentants de la nation.
Supprimés le 25 juin, les 1 124 gardes du corps du roi sont remplacés, sur décision de l'Assemblée, par une garde constitutionnelle composée de 1 200 fantassins et 600 cavaliers, chargés d'assurer le service intérieur et extérieur des Tuileries.

7 septembre
L'Assemblée ordonne aux directoires départementaux d'équiper les volontaires qui n'en ont pas les moyens.

9 septembre
Danton revient à Paris.

11 septembre
L'ordre des avocats n'est plus une corporation et l'Assemblée approuve le principe selon lequel chacun est libre de choisir son défenseur.

12 septembre
Suppression du grade de commandant de la garde nationale que possédait La Fayette ; ses fonctions seront dorénavant exercées à tour de rôle par les 6 chefs de légion.

13 septembre
Le roi sanctionne la Constitution.

14 septembre
Par décret, l'Assemblée réunit Avignon et le comté Venaissin à la France.
Le roi prête solennellement serment à la Constitution devant l'Assemblée ; le soir même il écrit aux puissances étrangères qu'il ne se sent en rien lié par ce texte.

23 septembre
Le cadastre est créé.

24 septembre
L'Assemblée abrogent les dispositions progressistes du décret du 15 mai sur les colonies.

25 septembre
Promulgation du nouveau code pénal.

27 septembre
Par décret, tous les Juifs de France obtiennent la citoyenneté, à la condition qu'ils prêtent serment à la Constitution et qu'ils renoncent à leur statut communautaire.

29 septembre
Suite à une proposition de Le Chapelier à l'Assemblée, l'activité des clubs est restreint.

30 septembre
Dernière séance de l'Assemblée qui décrète une amnistie générale pour toutes les personnes condamnées pour faits d'émeute depuis 1788. Tandis que le président Thouret proclame que "l'Assemblée constituante déclare qu'elle a rempli sa mission", les députés s'estiment satisfait d'être parvenus à contenir la contre-révolution et "l'anarchie républicaine" et d'avoir établi un régime modéré et durable.

1er octobre
Première séance de l'Assemblée nationale législative. Elle est composée de 745 députés, dont 264 Feuillants (Jaucourt, Théodore de Lameth...), 136 Jacobins (Brissot, Chabot, Cambon, Hérault de Séchelles...) et 345 non-inscrits (Pastoret, Lacuée...).

5 octobre
Sur une proposition de Couthon, l'Assemblée supprime les titres de Sire et de Majesté pour s'adresser au roi, déclare qu'il n'y aura pas de trône dans la salle du Manège et qu'on pourra s'asseoir et se couvrir dès l'entrée du souverain.
Barnave rencontre secrètement la reine.

6 octobre
Hérault de Séchelles parvient à faire annuler de la veille.

8 octobre
La Fayette démissionne de la garde nationale parisienne, dans l'espoir d'être élu maire de Paris.

14 octobre
Le roi demande publiquement aux émigrés de rentrer en France, assurant de son adhésion parfaite à la Constitution et les invitant à se rallier à la nouvelle.

17 octobre
61 personnes sont exécutées par les patriotes d'Avignon en représailles à l'assassinat du secrétaire de la commune Lescuyer.

20 octobre
A l'Assemblée, Brissot se déclare ouvertement partisan de la guerre.

31 octobre
L'Assemblée requiert, par décret, Monsieur, frère du roi, de rentrer en France dans un délai de 2 mois sous peine d'être déchu de ses droits éventuels à la régence.

9 novembre
Par décret, les émigrés sont incités à rentrer en France avant le 1er janvier 1792.

11 novembre
Le roi oppose son veto aux décrets du 31 octobre et du 9 novembre sur les émigrés.

14 novembre
Pétion est élu maire de Paris, obtenant 63 % des voix contre La Fayette et 90 % dans le Fg Saint Antoine.

25 novembre
Création par l'Assemblée d'un comité de surveillance chargé de centraliser les informations sur les complots contre la Constitution.

29 novembre
L'Assemblée demande au roi à sommer les Electeurs de Trèves et de Mayence de chasser les émigrés armés de leur territoire.

6 décembre
N'étant pas parvenu à se faire élire député, Danton obtient le poste de substitut adjoint du procureur de la commune de Paris.

12 décembre
Desmoulins arrête la publication des "Révolutions de France et de Brabant".

14 décembre
Le roi annonce à l'Assemblée qu'il somme l'Electeur de Trèves de disperser les rassemblements d'émigrés avant le 15 janvier 1792.

15 décembre
Marat, dégoûté par la politique belliciste de l'Assemblée, ne publiera plus "l'Ami du peuple".

21 décembre
L'Assemblée apprend que l'empereur d'Autriche a ordonné à ses troupes de s'opposer à toute entrée des soldats français dans l'électorat de Trèves.

29 décembre
L'Assemblée vote un crédit de 20 millions pour frais de guerre.

début >> 1792 (de janvier à juin)